Il y a 15 ans, l’Observatoire de la Parentalité en Entreprise (OPE) était lancé à l’Assemblée nationale en présence des ministres du Travail et de la Famille, ainsi que 300 dirigeants d’entreprise et responsables syndicaux, associatifs et institutionnels. Sa mission : porter la Charte de la Parentalité en Entreprise et sensibiliser l’ensemble des acteurs aux enjeux d’une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. A l’occasion de son 10ème anniversaire, l’Observatoire a dévoilé sa nouvelle identité, Observatoire de la Qualité de Vie au Travail (OQVT), et présenté sa nouvelle stratégie centrée sur la qualité de vie au travail, dans un contexte de mutation du travail et de nouvelles aspirations du corps social.
Une stratégie de Qualité de Vie au Travail doit se concrétiser au quotidien pour les collaboratrices et les collaborateurs par une expérience positive au travail.
Cette expérience collaborateur doit reposer sur plusieurs piliers, dont :
- Des relations agréables avec le management et les collègues où priment confiance, bienveillance, reconnaissance…
- La recherche de l’efficience individuelle et collective à travers la possibilité de télétravailler, des réunions réellement efficaces, ou encore des nouveaux espaces de collaboration avec un flex-work intelligent…
- Des services facilitant la vie quotidienne telles que les conciergeries ou les places en crèches…
Une stratégie de Qualité de Vie au Travail doit porter sur le « hors travail » :
L’expérience collaborateur est primordiale mais elle ne se suffit pas à elle-même. Pour qu’un individu se sente bien au travail, il ne faut pas que les autres dimensions de sa vie soient mises à mal. L’entreprise doit donc veiller à respecter, à travers ses managers en particulier, la vie personnelle de ses collaboratrices et de ses collaborateurs notamment :
- L’équilibre des temps de vie avec une attention accordée au droit à la déconnexion, à des horaires de travail raisonnables, à des plages de repos suffisantes…
- Les habitudes de vie : activité physique, sommeil, nutrition, temps de transport…
- La parentalité à 360°.
Qualité de Vie Globale et « Management de soi »
Dès lors, la Qualité de Vie au Travail passe par le Hors Travail, elle est synonyme de Qualité de Vie Globale. Un être humain est un écosystème qui trouve son équilibre dans une pluralité de sphères d’épanouissement, qu’elle soit professionnelle, familiale, artistique, sportive, spirituelle, citoyenne… A chacun son propre « cocktail » de l’équilibre et du bonheur.
Dans une version élargie de la RSE, l’entreprise peut ainsi aider l’individu à se forger ses propres choix de vie à travers le « management de soi » et cela représente la nouvelle frontière des enjeux de Qualité de Vie au Travail. Cela repose sur deux clés :
- Le principe de co-responsabilité car si l’entreprise doit agir en faveur de la QVT, c’est in fine l’individu qui est responsable de son équilibre de vie. Dans ce cadre, des actions de sensibilisation des collaborateurs et des collaboratrices au « management de soi » sont fondamentales pour les aider à gérer leur énergie, à bénéficier du droit à la déconnexion mais aussi à exercer leur devoir de déconnexion, à mieux gérer leur temps, ou encore à mieux réguler leur stress.
- Aucun manager de l’entreprise n’est légitime à dicter à un collaborateur la façon dont il doit gérer sa vie personnelle. Cette attitude non-intrusive est essentielle, elle nécessite de former les managers auxquels on demande légitimement de s’intéresser à leurs collaborateurs au-delà de la vie professionnelle, pour gagner en empathie et respecter leur écosystème, mais en même temps à le faire sans se montrer intrusif et normatif. La révolution managériale est encore à parachever.
Cette vision holistique de l’être humain est source de performance économique, car un collaborateur équilibré, bien dans sa vie globalement, sera plus créatif pour son entreprise, plus agréable avec ses clients et plus en mesure de coopérer efficacement avec ses collègues. Dans une entreprise veillant à la qualité de vie globale de ses collaboratrices et de ses collaborateurs, l’engagement sera plus élevé, l’attractivité et la fidélisation seront facilitées.