Édito : Mobiliser l’ensemble des acteurs en France et en Europe

Il y a 10 ans, l’Observatoire de la Parentalité en Entreprise (OPE) était lancé à l’Assemblée Nationale en présence des Ministres du Travail et de la Famille, ainsi que 300 dirigeants d’entreprise et responsables syndicaux, associatifs et institutionnels. Sa mission : porter la Charte de la Parentalité en Entreprise et sensibiliser l’ensemble des acteurs aux enjeux d’une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. A l’occasion de ce 10ème anniversaire, l’OPE dévoile sa nouvelle stratégie centrée sur la qualité de vie au travail, dans un contexte de mutation du travail et de nouvelles aspirations du corps social.

Nous sommes convaincus qu’une stratégie de Qualité de Vie au Travail doit se concrétiser au quotidien pour les collaboratrices et les collaborateurs par une expérience positive au travail (relations agréables avec le management et les collègues, recherche de l’efficience individuelle et collective, services facilitant la vie quotidienne…).

Par ailleurs, il est peu probable qu’un individu se sente bien au travail si les autres dimensions de sa vie sont mises à mal. L’entreprise doit donc veiller à respecter, à travers ses managers en particulier, la vie personnelle de ses collaboratrices et de ses collaborateurs. Dès lors, une stratégie de Qualité de Vie au Travail doit porter son attention sur le « hors travail », c’est-à-dire notamment sur l’équilibre des temps de vie, la parentalité à 360° et les Les habitudes de vie.

Au-delà d’une logique défensive, visant à protéger l’individu, une stratégie de Qualité de Vie au Travail (QVT) doit se faire holistique : en effet, un être humain est un écosystème qui trouve son équilibre dans une pluralité de sphères d’épanouissement, qu’elles soient professionnelle, familiale, artistique, sportive, spirituelle, etc. Chaque individu doit pouvoir se forger ses propres choix de vie librement.

Dans une version élargie de la Responsabilité sociale et sociétale des entreprises (RSE), l’entreprise peut ainsi aider l’individu à choisir sa vie. Cela repose sur deux clés. Tout d’abord, le principe de co-responsabilité : si l’entreprise doit agir en faveur de la QVT, c’est in fine l’individu qui est responsable de son équilibre de vie et de sa qualité de vie globale. Dans ce cadre, des actions de sensibilisation des collaborateurs.rices au « management de soi » sont fondamentales (gestion de l’énergie, devoir de déconnexion, gestion du temps, prévention du stress, etc.). Ensuite, une attitude non-intrusive à l’égard de la vie des personnes : aucun manager de l’entreprise n’est légitime à dicter à un.e collaborateur.rice la façon dont il ou elle doit gérer sa vie personnelle.

Une stratégie de QVT ainsi considérée est source de performance économique durable : une personne bien dans sa vie globalement sera plus engagée, plus agréable avec ses clients, plus en capacité de se montrer créative et de coopérer harmonieusement avec ses collègues.

Dans ce double mouvement d’émancipation des individus et de recherche de performance, la France doit affirmer sa vision humaniste et progressiste. Il existe un modèle français de la Qualité de Vie au Travail qu’il faut renforcer et promouvoir.

Jérôme Ballarin
Président